- La Liste
- Siobhan Vivian
- Nathan
- 406 pages
- 15,50€
- ISBN: 978-2-09-254337-5
Lecture commune avec Chasseuse de Livres
Une tradition odieuse sévit au lycée de Mount Washington : tous les ans, une semaine avant le bal de début d'année, une liste est placardée dans les couloirs. Personne ne sait qui établit cette liste. Et personne n'a jamais réussi à empêcher qu'elle soitpubliée. Invariablement, chaque année, la plus belle et la plus laide des troisièmes, des secondes, des premières et des terminales sont désignées. 8 filles en tout. 8 filles qui se retrouvent sous les projecteurs impitoyables du lycée. 8 filles qui vont voir leur vie brusquement changer... pour le meilleur ou pour le pire ?
Mon Avis:
C’est donc un roman entièrement basé sur cet aspect. 8 filles sont directement mis sous les projecteurs, 8 filles qui vont voir leur vie changer du tout au tout sans avoir rien fait, ni rien demandé… sans même changer, juste parce qu’elles sont mentionnées sur une liste les mettant soit sur un piédestal, soit plus bas que terre.
Si le début peut être compliqué à intégrer le temps d’arriver à remettre dans sa tête chacune des filles à la bonne place : Est-elle dans les belles ou moches ? Dans quelle classe ? Quels sont ses amis ? Ses ennemis ?, une fois que tout est bien mis en place, il devient très agréable et facile de les suivre, que ce soit les unes comme les autres. Il n’y en a aucune que j’ai vraiment haïe par son comportement.
Et c’est justement là pour moi le point fort de ce roman. Sous sa légèreté apparente, sous son manque de profondeur, pleins de petites choses sont cachées, de petits messages qui sont loin d’être anodins. L’auteur arrive ici à nous montrer que de n’importe quel point de vue où l’on se place, on a toujours une bonne raison de faire ce que l’on fait. Si nous avions par exemple suivi que les moches, ou que les jolies, nous aurions trouvé l’autre catégorie espiègle, vicieuse. Mais en les suivant simultanément, nous nous rendons vraiment compte qu’il n’y a pas le bien et le mal, que tout ceci est très nuancé, et que tant que nous n’avons pas toutes les informations en main, nous ne pouvons pas juger de manière neutre.
Elle appuie également sur le fait qu’être jugé comme la plus moche est difficile à vivre mais aussi que d’être nommé la plus jolie n’est pas forcément une chance, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Des « amies » viennent par intérêt, d’autres partent par jalousie ; on doit toujours être à la hauteur, irréprochable, un petit groupe attend chacune des décisions pour s’exécuter et se faire bien voir… une ambiance malsaine se crée et il n’est pas toujours évident de savoir comment se positionner.
Derrière chacune de ces personnes se cachent une douleur, un secret qui font d’elles ce qu’elles sont et qui permet au lecteur de se dire que dans la vie, il ne faut pas toujours aussi facilement juger ceux qui nous entourent, parce qu’on est loin de savoir ce que chacun à traverser dans la vie, ce qui a forgé sa personnalité, sa coquille d’apparence.
Vous l’aurez donc sans doute compris avec ces quelques lignes, ce n’est pas une déception, et c’est même une agréable surprise contrairement aux avis que j’ai pu croiser. Des personnages trop approfondis auraient terni l’impact et le message de l’auteur selon moi, qui arrive sous une surface superficiel à montrer quelque chose de bien plus fort. Juste un léger bémol, je trouve que le livre se termine un peu trop rapidement, il me manque quelques pages qui auraient permis de partir sur une note vraiment sereine.
Pour conclure, ce n’est pas le roman de l’année, mais il se lit très facilement, et si l’on cherche les messages nous pouvons y trouver l’intérêt escompté. Je pourrai juste lui reprocher le fait de ne pas être allé plus loin dans la méchanceté que les adolescents peuvent rencontrer, il est un peu trop doux pour être vraiment proche de la réalité